(English text follows French text
- Texte en anglais suit le texte en français)
1975
Faire un
métier,
parce qu'il nous plaît
Janet Palardy, Inspecteur Radio
Ministère des
Communications (MDC)
"Je ne fais pas un travail soi-disant
"d'homme"
pour me libérer mais parce que le métier me
plait.
J'aime travailler à l'extérieur et rencontrer le public, et j'ai toujours été
forte en sciences pendant mes études.
"
Le travail d'homme que
Janet
Palardy effectue, depuis juin 1974, au bureau de district de Montréal est
celui
d'inspecteur radio.
Comment ses collègues réagissentils à cette incursion dans leur fief
?
< Dans bien des cas, il faut gagner peu
à peu la confiance accordée d'emblée
à l'homme », dit-elle. À l'origine, les
obstacles empêchant les femmes d'accéder à ce genre de travail, semblent avoir
été de nature physique.
L'équipement était lourd et difficile à manipuler, n'ayant pas les dimensions
des portatifs d'aujourd'hui. Le progrès
rend le travail de plus en plus accessible
à la femme. Par exemple, on décelait
autrefois les sources de brouillages
hydroélectriques avec une masse d'environ 4,6 kilogrammes et un récepteur
«
Jerrold
„
alors que de nos jours
on délaisse cette masse pour un détecteur
ultrasonique de 0,9 kilogramme.
Malgré le progrès, les femmes sont encore absentes du milieu et
Janet
Palardy
n'aurait sans doute jamais songé à devenir électrotechnicienne, n'eussent été
les conseils d'un orienteur
scolaire, il y a quelques années. À preuve qu'il faut bien renseigner ceux
qui informent, les connaissances faisant alors boule-de-neige.

Nous avons accompagné
Janet
au
cours d'une journée d'inspection, maintenant qu'elle est affectée à ce secteur.
Au moyen de l'unité mobile équipée,
elle vérifie les paramètres techniques des radiotaxis afin de s'assurer qu'ils
se conforment aux stipulations de la licence émise. Pour ce faire, il faut se
syntoniser sur la fréquence de transmission
du taxi et vérifier s'il y a eu glissement de cette dernière, ce qui
pourrait brouiller les communications radio d'autres compagnies. Il faut aussi
surveiller la modulation et la puissance
pour répartir l'accès à la fréquence équitablement entre tous les abonnés,
le spectre électromagnétique étant très
achalandé. Quelque 8 000 unités
mobiles de radiotaxis et autres sillonnent les rues de Montréal... de quoi tenir
les inspecteurs du district sur le qui-vive à longueur d'année.
A l'aide de l'équipement
portatif, on ira
ensuite
inspecter les parcs d'antennes,
véritables forêts métalliques
piquées sur les toits de la métropole,
dont les broussailles ont envahi jusqu'à la croix de l'Oratoire Saint-Joseph ...
On s'attarde sur les points suivants
:
genre, gain, polarisation et patron d'antennes
VHF
et
UHF
qu'utilisent les services
commerciaux privés. Pour les
émetteurs, les paramètres à examiner
sont les mêmes que ceux cités plus
haut. Un autre élément important dans cette inspection est la ligne de transmission
avec ses filtres ou cavités.
« La nécessité des cavités et le droit de s'établir sur un parc d'antennes sont
déterminés par des études de compatibilité
avec les services déjà existants.
Dans un grand centre comme
Montréal, c'est un véritable cassetête explique-t-elle.
Janet
accomplit son travail avec -
beaucoup d'intérêt
;
elle connaît ses gens qui ont visiblement confiance en
sa compétence. Ses collègues, eux,
s'amusent sans malice de sa lenteur
au volant de l'unité d'inspection radio,
question sans doute de bien montrer qu'elle n'a pas encore tous leurs
mérites techniques.
Sur le chemin du retour, on lui demande
ce qu'elle pense de l'année de la femme. Cette petite bonne femme n'aime pas aborder la question, car « les gens nous ridiculisent Elle s'empresse d'ajouter que « l'année de la femme (c'est-à-dire l'esprit qui l'anime) doit commencer quand les gens sont
jeunes ,,. On ne peut évidemment
pas tout régler en un an !

1975
Doing what comes naturally
Janet
Palardy, Radio Inspector
Department of Communications (DOC)
"I don't do a 'man's job' for lib's sake
but because I'm doing what comes
naturally. I like working outdoors and
meeting people and I was very good at
science when I was at school."
The `man's job' Janet Palardy has
been doing since June 1974 for the
Montreal district office is that of radio
inspector.
How do her colleagues react to this
feminine intrusion into their domain?
Says Janet Palardy: "In many cases,
you have to gradually win the kind of trust which is given outright to men." In the beginning, the hurdles which prevented
women from getting this kind of job were mostly physical ones. The inspection equipment was heavy and hard
to handle unlike the easily portable equipment today. Progress makes the
work more and more accessible to women. For example, at one time, one checked for sources of hydroelectric
interference with a sledge hammer, which
weighs about 12 pounds, and a
"Jerrold" receiver while today the sledge
hammer has been replaced by an
ultrasonic detector which weighs less than two.
However
this would not have shaken the
well-established male traditions had it
not been that, at the urging of a school
counselor, Janet Palardy decided
some years ago to become an
electrotechnician. This goes to show that
those in the business of dispensing information must in turn be fully informed
since their advice may have a snowballing effect. Recently we accompanied
Janet on one of her rounds. First,
she checked the technical
parameters of a taxi company's radios to ensure they conformed to the conditions
of their radio operating licence. Using a
mobile unit, she tuned into a taxi's
transmitting frequency to see if there
had been any frequency drift which
could create interference to other companies. She monitored its
modulation and power to see that they were the correct ones. With today's
crowded electromagnetic spectrum, the
frequencies have to be shared. When one
remembers that some 8,000
radio-equipped taxis cruise the streets of
Montreal, it's obvious the inspectors working
in the district must be on their toes all
the time.

Her work also involved inspecting various antennas, which are so numerous
in Montreal that they make a forest which climbs all the way to Saint Joseph's Oratory. Here one has to
check the type, the gain, the polarization
and pattern of the VHF and UHF antennas
used by private commercial services.
For these transmitters, the
parameters to be examined were the same as those mentioned above. One
other main factor in this inspection is the
transmission line with their filters or cavities.
Before
antennas can be set up, studies must be made to ensure they will be
compatible with the existing ones. In
a large city like Montreal, this is a true headache, she explained.
Janet
goes about her work with lots of interest. She knows her people and
they, in turn, obviously trust her abilities. Her colleagues aren't beyond poking gentle fun at the somewhat sluggish speed at which she
drives her car - no
doubt, to prove that she cannot
share all their technical skills.
On our
way back from her rounds, we asked Janet what she thinks of Women's
Year. This charming woman who does not like to discuss the subject
"because people make fun of us" quickly added that "Women's Year (that is
to say the spirit behind it) must begin
when everyone's young." Obviously
that sort of problem cannot be solved in
one year!